Dans la vallée de la Garonne et plus particulièrement dans la région de la Moyenne Garonne, les inondations sont appelées Aïgats c'est-à-dire « eaux ». Le grand Aïgat de la Saint Jean s'est déroulé du 23 au 24 juin 1875 et a touché l'ensemble de la vallée.
Les Toulousains ont été particulièrement éprouvés par l'inondation : 208 victimes, 1200 maisons détruites et 3 ponts emportés. Ailleurs dans la vallée, de nombreux dégâts sont à noter partout, à la fois en amont (partie pyrénéenne et piémont – village détruit et 81 victimes à Verdun-sur-Ariège par exemple) et en aval de Toulouse (Agen, Marmande...) jusqu'à Bègles dans le département de la Gironde. Cet événement de 1875 a eu un retentissement national et on doit au président de la République de l'époque, Mac-Mahon, le célèbre « Que d'eau, que d'eau ! » lors de sa visite des villes et villages du Sud-Ouest le 26 juin. L'Aïgat de juin 1875 est une crue majeure dans l'histoire qui fait partie des plus grandes crues connues dans la vallée de la Garonne. Elle occupe une bonne place au côté des événements de 1435, 1712, 1770 ou encore 1930. Elle constitue la plus grande catastrophe naturelle sur la métropole depuis deux siècles, avec 500 morts et plusieurs milliers de maisons détruites.
Le colloque « Autour de l'Aïgat de 1875 dans le Sud-Ouest de la France », organisé par les laboratoires GEODE et LISST, entend commémorer, 150 après, l'inondation de juin 1875, tout en ouvrant les réflexions à d'autres territoires et d'autres événements remarquables, afin d'enrichir études comparatives et retours d'expériences. Ce colloque permettra de dresser un bilan des nombreux travaux menés en Europe dans le cadre de la géohistoire du risque depuis plusieurs décennies, à travers notamment la prise en compte de l'information historique dans les démarches actuelles de gestion du risque. Les organisateurs souhaitent également aborder la question des crues majeures selon une approche pluridisciplinaire, ouverte à la fois aux scientifiques et aux gestionnaires.